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quand elle vint à pas souples, dans l’allée joyeuse, mon cœur se mit à carillonner.

Comme il brille tôt, cette année, le soleil ! Vit-on jamais d’aussi tendres journées ! Comme ce petit printemps est leste et de clair visage ! Comme il chante, ce printemps d’avant les feuilles, comme il chante doucement dans nos cœurs attiédis !

Mon amie, radieuse, prit place à côté de moi.

La lumière heurtait son front et elle me regardait à travers le mouvant rideau de ses cils. Et la lumière était partout, sur sa nuque rose et blanche, sur nos mains nouées, sur l’allée aux papillotants micas.

Nous étions graves. Nous ne disions que des paroles ordinaires, mais elles s’en allaient, comme de blancs nuages d’été, sur de larges ailes aventureuses et frémissantes.

Notre amour était une chose réelle, il était en nous et il agitait toutes nos fibres et il était autour de nous, mêlé à l’air blond.

— Mon amour t’enveloppe, disais-je à Josette. C’est un manteau magique aux reflets tendres. Souffre que je t’enveloppe toute aux longs plis impalpables.

Elle, blottie, répondait :

— Je suis trop heureuse… je voudrais mourir.


15 février. — Une lettre de Josette.

« Mon ami, je serai demain matin à huit heures