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Mme Bérion est venue vers nous. Elle est au courant de tout. C’est une alliée précieuse et très sûre ; elle ne se tient plus sur la réserve. Toute la famille, d’ailleurs, hait l’étrangère, la spoliatrice. Entre Josette et moi, il n’a pas, bien entendu, été question d’argent. Ce n’est pas moi qui lui apprendrai quelle est sa vraie situation. Elle ne saura rien non plus de mes acrobaties budgétaires.

Ce n’est pas cependant qu’elle soit d’esprit futile. Comme je l’invitais à réfléchir aux formalités légales qui entraveraient un peu la marche des événements, elle s’est écriée que je la prenais pour une petite fille, qu’elle n’était pas si ignorante que cela et qu’elle voulait prendre sa part de peine.

C’est ainsi qu’elle s’est chargée de tracer notre ligne de conduite. Nous nous rencontrerons le jeudi et le dimanche chez Mme Bérion. Elle s’est assuré le consentement de celle-ci. Elle ne croit pas qu’on ose lui interdire la maison de sa cousine. D’ailleurs, le cas échéant, elle désobéirait.


13 février. — L’exquise soirée ! J’avais donné ma leçon du jeudi à Dédé et j’étais sorti dans le jardin. Assis sur un banc de pierre, j’attendais Josette.

J’étais soucieux ; j’avais autour du front une nuée de papillons noirs. C’est que notre amour est difficile et sérieux… Mais quand elle vint dans le soleil,