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Pourtant, je n’ai pas tout dit. J’ai conté simplement que j’avais été prié de porter mes ambitions ailleurs. J’ai appris à Josette que je ne devais plus la regarder que de fort loin et que sa maison m’était fermée.

Cela, du reste, elle le savait. Elle a été durement prévenue. Son père lui a fait de sévères remontrances ; il a tranché la question avec bruit, avec toute la violence d’un homme débonnaire et sanguin.

J’ai demandé :

— Et Mme Olivet ? Que vous a-t-elle dit, mon amie ?

— De ce côté on a parlé moins haut, mais plus longtemps… Eh ! que nous importe !

Elle aussi ne me dit pas tout. Par pudeur, elle me cache les piqûres sournoises, les allusions traîtresses et peut-être… peut-être pis… les basses insultes, les sales soupçons d’une femme jalouse et cruelle. Et, contre cela, je ne peux pas la défendre.

— Josette, m’aimez-vous assez pour résister à ces volontés contraires ?

— Ne vous ai-je pas donné ma parole ? Je suis très entêtée.

— Vous riez ! c’est une menace que vous me faites ?

— Si vous voulez, une menace pour plus tard… mais vous devriez me remercier. On m’a défendu de vous voir et j’accours dès ce matin… Et, ce que je