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demander l’autorisation de voir Mlle Josette chez elle.

— Vous ne manquez pas d’audace !

— Madame, j’ai tout dit. Permettez que je me retire.

— Tout à l’heure ! Écoutez-moi à votre tour… Vous avez réussi à compromettre Josette. Je n’ose pas croire tout ce qui m’est arrivé aux oreilles… bien qu’en vérité, on puisse s’attendre de votre part aux plus honteuses entreprises. Oh ! ne jouez pas l’indignation… Vous m’entendrez jusqu’au bout. Je me suis juré de faire cesser des assiduités déshonorantes et je tiendrai parole. Vous avez mis le pied chez moi pour la dernière fois !

— Madame, je l’épouserai !

— Je vous défends de lui parler !

— Madame, je l’épouserai !

— L’épouser ! Ah, vous me connaissez mal… Jamais, entendez-vous bien, jamais !

— Allons, allons… inutile de crier… inutile de serrer les mâchoires… Cela ne vous embellit pas. Vous me semblez oublier que Josette a vingt et un ans bientôt et que nous vivons en France au commencement du vingtième siècle… Que pouvez-vous, faible femme ?

— Ce que je peux ! vous l’apprendrez à l’usage… Vous n’êtes pas lourd, mon petit !

— Elle m’aime ! Je l’épouserai malgré vous, malgré son père, malgré tout le monde… Ma parole est une parole de roi ! Adieu, madame !