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terre est grande et le labeur ne manque jamais aux courageux !

Au besoin j’irai à l’étranger, j’irai aux colonies. Ah mais ! c’est « nous irons » qu’il faut dire. Voudrait-elle ? Ce n’est d’ailleurs qu’un projet extrême. Pas si bête cependant… Je me suis laissé conter qu’on pouvait se faire, là-bas, une situation honnête.

Cette idée est à mettre à part et à creuser.


1er février. — Mme Olivet m’a jeté sa rancune en pleine figure. Vlan ! un coup de massue. C’était, cela, hier soir. J’en suis encore un peu étourdi ; mais cela ne durera pas. Je le sais ; je sais que je vaincrai. J’ai plus d’amour qu’elle n’a de haine.

Elle m’avait envoyé la lettre suivante, genre note de service.

J’ai l’honneur de prévenir M. Tournemine qu’il sera reçu quand il lui plaira de se présenter, mais de préférence demain, de deux à cinq.

Mme Olivet.

Je fus un peu surpris, m’étant adressé au mari, d’avoir une réponse de la dame, mais je ne fis guère de réflexions et je me présentai là-bas comme la deuxième heure tombait.

Mme Olivet vint m’ouvrir et m’introduisit dans le petit salon pénombreux qui commence à m’être familier.

Elle tira pour moi un siège au coin du feu et s’as-