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tion et j’aurai peut-être la réponse au courrier du soir. Cela ira rondement. J’imagine que Mme Olivet ne sera pas fâchée de se débarrasser de sa belle-fille. Nous en profiterons ; nous serons mariés à Pâques ou, au plus tard, en mai. Gai ! Gai !

Voilà pour les grands sentiments.

Et maintenant, tout beau, Maximin !

Je crois être un esprit ordinaire mais plutôt précis. On pourrait m’accuser d’être, à mes mauvais moments, étroitement pratique. L’enthousiasme, chez moi, est une vague assez haute parfois, mais isolée, et qui vient mourir sur le sable avec un bruit modeste. Je ne me briserai pas au rivage.

Eh bien ! l’heure est venue de compter. Préoccupons-nous des voies et moyens.

Malgré les affirmations de Mme Évrard je ne crois pas qu’il soit possible de dépouiller Josette complètement. Cependant pour ne pas avoir de désillusion, posons pour Josette le chiffre zéro. Moi je gagne mille quarante-cinq francs par an et cela me suffit juste. Je puis écrire : mille quarante cinq francs sont la condition nécessaire et suffisante de mon existence. Comme les mathématiques me reviennent ! En langage vulgaire, je n’ai pas de disponibilités. Josette : zéro ; moi, zéro. Il me vient 0 + 0 = α (quantité finie et non nulle : frais de premier établissement). Système impossible. Je barbote.

J’ai trop de zéros ; je vais tomber dans l’indéter-