persuadé. Sa mère ne possédait rien et elle est morte jeune. Si M. Olivet a, comme on le dit, de la fortune, c’est qu’il a gagné beaucoup d’argent pendant son veuvage. En tous les cas cette fortune est immobilière ; la maison qu’il habite ne lui appartient même pas. Or, c’est un homme faible, attardé aux amours d’arrière-saison ; sa jeune femme aura le magot ; ce n’est pas une gaillarde à laisser échapper un louis : Comment ne voyez-vous pas cela ?
— Madame, je n’entends rien aux affaires.
— Mais c’est une question de bon sens ! Non, détrompez-vous, Mlle Olivet n’aura pas un sou.
— Pas un sou ! répéta Maurice comme un écho. Quant à ça, il n’y a point d’erreur !
— C’est injuste, d’ailleurs, continua la bonne petite dame. Moi, ces choses m’indignent, me bouleversent. Mais que voulez-vous, c’est la vie !
— du monde ! appuya Maurice.
Il s’amusait, lui, il s’amusait énormément. Je sentais peser sur moi sa curiosité narquoise. La grand’mère aux mâchoires farouches faisait craquer ses jointures, attendant son tour.
— Vous la prendrez avec sa chemise ! déclara enfin cette prognathe flapie.
C’en était trop. Je me levai tout d’une pièce, bien décidé à filer. Mais mon camarade eut honte et changea de ton.
— Voyons, dit-il avec rondeur, examinons-nous ce document ?