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— Six.

— Je vous aime. Voici Mitron, la bouche en cœur ; dites-moi qu’il vous assomme.

— Mais je ne le connais pas !

— Dites-moi tout de même qu’il vous assomme.

— Il m’assomme.

— Merci ; je vous adore, Josette ! Voici que la soirée s’achève. Nous n’avons plus à entendre que le grand morceau final. Un signal de Mitron et les notes montent, retombent, se heurtent, s’agrippent selon l’absence de règles qui caractérise les bruits vraiment artistiques.

Mme Olivet se penche pour me dire d’un ton persuadé que « cela se marie très bien ». Soit ! J’acquiesce volontiers ; cela importe si peu ! D’ailleurs dans les meilleurs ménages, n’y a-t-il pas des chocs ? À mon tour je découvre de l’allure à ce morceau-là.

— Écoutons ! Mitron roule des yeux inquiets : nous devons approcher des passages difficiles, des phrases culminantes. Bijard, Mitron jeune, tous ces fifres que je ne connais pas, concentrent leur attention : écoutons bien, mad…

Couac ! Br… br… br…

Charlot professe qu’une plaisanterie étant bonne, il est inutile de la changer. Il vient encore d’éteindre la lampe ! Je ne voudrais pas parier qu’il ne l’éteindra pas demain soir pendant la représentation.

Petits cris ; protestations sévères ; bruits confus.

Josette a continué à jouer ; j’attrape au vol sa