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monté la garde à la même caserne, neuve de son temps, vieille du mien. Nous sommes presque copains.

Mais nous perdons du temps. Tout est prêt : allons-y !

— Allez-y, Charlot ! Je vous soufflerai à condition que vous ne le rendiez pas à la lampe.

Cela marche. Cela marche même mieux que je ne l’aurais espéré. Ils savent leurs rôles ; Charlot lui-même n’a pas trop d’hésitations. Ces dames sont enchantées. Un seul accroc au deux : un de mes capitaines ayant tiré sa latte n’a pas su la remettre au fourreau.

Les couplets me donnent l’occasion de m’installer près du piano entre Josette et Mme Michaud. Je vois Josette en face et mes prunelles, de temps en temps, prennent les siennes. Quoi qu’il arrive, je ne bouge plus d’ici.

Applaudissements. Tiens ! la pièce est donc terminée ! Cinq minutes de papotage. Mitron aîné fait le gracieux avec les dames. Il me tanne.

Mme Olivet me félicite de loin, puis elle félicite Mitron, musicien-chef.

Moi je fais des réserves, je critique ; au hasard, d’ailleurs.

— Il y a beaucoup de cuivres… que viennent faire tous ces cuivres !

— Du bruit, répond Josette assez bas.

— Alors, j’aurais pu, moi aussi, faire une partie avec une sirène ou une trompe de bicyclette.