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— Thérèse ! Mais c’est fou, c’est absurde… c’est méchanceté pure… L’accompagnement est parfait, à mon avis du moins.

Comme un braconnier, après avoir sauté une haie, change d’allure sur la voie publique, j’ai brusquement changé de ton : Thérèse, délivrée de son rôle, s’avance vers nous.

Malheureusement, ni moi ni Josette n’avons changé de front. Thérèse s’amuse comme une folle.

— Pardon, ! je ne dérange pas ces m’sieur-dame ?

Elle tire un tabouret et s’installe entre Josette et moi. Familière comme elle ne l’a jamais été, elle me frappe sur les doigts avec une partition roulée. Si le diable passait et qu’il en voulût, je la lui donnerais bien volontiers.

Cependant la dernière scène est jouée. Un à un les autres font le cercle autour de nous. J’en ai vite assez. Heureusement M. Olivet vient chercher Josette. Pressé, il ne s’attarde pas aux salutations ; cependant il me serre la main, à moi. Cet homme important ne se doute pas de mon audace.

Aussitôt qu’il est parti avec Josette, les autres sortent aussi. Je reste le dernier comme à l’habitude. La main haute, j’attends pour éteindre la lampe que Thérèse ait fini de s’emmitoufler. Elle y met le temps.

— Faut-il donc vous aider, mademoiselle Thérèse ?

— Mais ! Si vous étiez galant… Vous me devriez