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de lui dire que je l’ai pincée. Il faut intervenir.

— Mademoiselle Forestier, en scène !

— C’est mon tour, déjà ? Eh bien ! monsieur, prenez ma place !

Je ne me le fais pas dire deux fois.

— Vous entendez, mademoiselle Josette ? j’obéis. Moi qu’on nomme le patron, j’obéis à tout le monde.

— À Thérèse, surtout.

— Surtout, non ! à elle comme aux autres.

— Elle est jolie.

— Elle n’est pas mal. Dites-moi, elle vous a fait bien peur ! Mes acteurs ont parfois des plaisanteries de mauvais goût. Je ne saurais vous dire combien je regrette cet incident…

— Cet incident prévu, quotidien… Pourquoi mentez-vous, monsieur ?

— Mademoiselle Josette, écoutez-moi…

— Je vous aurais cru tout à l’heure, mais la courte nuit qui vient de passer m’a porté conseil. Je ne reviendrai plus ici.

— Oh ! ne dites pas cela ! Ce que vous avez cru, vous le croirez encore. Oh ! vos yeux, comme ils sont tristes ! Josette ! Josette ! Votre nom est doux comme un matin d’avril, et toute la jeunesse du monde auréole votre front. Votre image adorée brille souverainement sur le fond changeant de ma pensée. Oh ! vous me croirez encore ! Mon amour est si fort que vous ne sauriez douter.

— Thérèse non plus ne doute pas.