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ger ; elle est là, devant moi, mais je ne la vois pas du tout.

Mes allumettes I Justement je ne les trouve pas ; je les avais pourtant tout à l’heure… Cette poche… cette autre… rien ! C’est fait exprès.

Rires, trépignements.

— Messieurs, qui de vous va rallumer la lampe ? Je n’avais pas prévu cet accident…

Charlot, d’un accent impossible.. :

— Qui c’est ici qui a des chimiques ? Le patron, ce soir, il les a oubliées, les siennes…

Je l’étranglerais !

Ceux qui ont le temps pouffent, les autres font des bruits divers. Mes yeux s’habituent un peu à l’obscurité ; j’aperçois une tache blanche : c’est le col de Josette. Que va-t-elle penser ? Elle ne reviendra plus ! Que faire ? Je ne trouve pas ces maudites allumettes.

— De grâce, messieurs, fouillez bien vos poches.

Thérèse éclate ; elle la trouve bien bonne, mon histoire d’allumettes perdues ! Son rire se rapproche ; puis, une forme sombre passe devant moi, deux mains se lèvent jusqu’à ma figure, deux mains tâtonnantes, curieuses, fouillant l’obscurité.

Complaisamment je baisse la tête, je me laisse palper. Voici mes cheveux, mes lèvres… oui, mes lèvres… et la joue de Mlle Olivet n’est pas dans le voisinage ; tu peux chercher, ma petite Thérèse !

Les deux mains s’en vont ; Josette, frôlée, pousse