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— Voici ! Bonjour la compagnie !

— Pas de blagues, vous !

— Faut bien saluer ! Je ne suis pas fier, moi.

— Allez ! sérieusement ! Tâchez de vous rappeler votre rôle ; vous ne le savez pas encore.

Devant Josette, j’ai peur de paraître pédant. Et puis cette pièce est vraiment trop ridicule ; si elle s’y connaît un peu, je suis perdu d’honneur. Il vaut mieux qu’elle n’écoute pas. Laissons mes gens se débrouiller.

Je l’installe devant son piano et, à voix basse, pour ne pas déranger les autres, j’attire son attention sur l’éclairage qui n’est pas fameux : nous n’avons pas allumé les bougies.

— Oh ! monsieur, c’est tout à fait suffisant ; ma musique est si simple ! je jouerais dans l’obscurité.

— Cependant, je vais installer vos partitions, pour l’honneur.

— Alors, installez-les bien, monsieur ; ne les mettez pas la tête en bas !

C’est juste. Pourquoi se moque-t-elle ainsi de moi ? Mes pauvres mains tremblent.

Les autres font beaucoup de bruit derrière nous ; on dirait des écoliers turbulents pendant une absence du maître. Josette s’en aperçoit. D’ailleurs toutes ces demoiselles éclatent de rire ; c’est Charlot qui, fourvoyé, improvise.

Il se retourne :