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gravement du monde ; puis elle a dit avec une nuance de moquerie :

— Faut-il aussi complimenter monsieur de la musique ? Les vers sont jolis, autant que je puisse m’y connaître, mais la musique est délicieuse.

— Bonne ou mauvaise, je n’en suis pas responsable, mademoiselle, aussi vrai que j’existe !

Mme Olivet :

— Cachottier !

Mais Josette, heureuse je crois bien de donner une leçon à sa belle-mère :

— C’est du Massenet… un passage très connu et très facile, d’ailleurs.

J’ai changé la conversation. Nous avons décidé que je ferais transporter le piano à la salle des répétitions et que Josette viendrait le lendemain, vendredi.

Elle est venue.

J’avais, pour elle, soigné ma toilette ; les autres, prévenus, en avaient, je crois, fait autant. Je craignais un peu de froideur, un peu de gêne, car Josette n’habitant Lurgé que depuis un an n’a pas pu avoir de nombreuses relations avec mes artistes.

Mes craintes étaient vaines. Thérèse s’est rappelée avoir joué à la marelle avec Mlle Olivet et elle s’est mise à la tutoyer. La glace a été rompue.

J’ai mis mes acteurs en scène.

— Nous allons commencer. Monsieur Charlot, voulez-vous faire votre entrée ?