l’ai pas rencontrée chez Mme Bérion depuis que nos répétitions sont en train.
Naturellement, j’ai vu surtout Mme Olivet.
— Eh bien ! cette pièce, monsieur Tournemine ? on en dit beaucoup de bien.
— Entre nous, madame, beaucoup trop.
— On m’a dit que c’était très beau… de grands sentiments…
— De grands sentiments pour un petit auteur, c’est juste ; des sentiments bien français exprimés en sabir de contrebande.
— En tous les cas, les couplets sont fort jolis.
— Précisément, ils ne font pas partie de la pièce ; nous les avons ajoutés pour égayer un peu une scène par trop monotone.
— De qui sont-ils ?
— Cela, c’est un secret.
— Ne me le donnez pas en quatre. Voulez-vous parier que je devine ? Ils sont de vous.
— Un secret, madame…
Faut-il le dire ? Je n’ai pas été très malheureux de ne pas pouvoir attribuer ces couplets à Évrard.
Mme Olivet et moi nous n’avons rien à nous envier : mes couplets valent ses confitures.
Comme la conversation menaçait de s’allonger fâcheusement, j’ai réclamé Mlle Josette. Elle est venue, sérieuse comme à ma première visite. Mme Olivet m’ayant présenté comme l’auteur des fameux couplets, elle s’est inclinée le plus