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— Monsieur Tournemine, changez la pièce.

Pardi ! si, encore, il fallait de la prose, je ne serais pas trop embarrassé ; mais des vers !  !

— Mon bon Évrard, mon vieux copain, tire-moi de peine.

— Tu le veux ? Soit ! Je te fournirai une pièce ; j’en ai une sous la main.

Il me l’a apportée en effet.

— Tiens, voilà ton affaire. Cela s’appelle la Hampe mystérieuse… cela se passe en 1815… historique, larmoyant… trois actes… en vers, mais non en français… stupidité à toute épreuve… Tu peux voir et toucher : je ne trompe pas sur la qualité.

— L’auteur ?

— Ne doit pas être du clair pays des Gaules ; un nom impossible… quelque métèque qui veut se faire naturaliser.

— Y a-t-il des couplets ?

— Non, mais qu’est-ce que cela peut faire ?

— J’en veux absolument.

— Eh bien ! nous en écrirons et nous collerons un lambeau de portée par-dessus. Pas de danger que ces couplets nous restent pour compte : la pièce ne sera pas refusée, cette fois. Je ne me crois pas capable, même en collaborant avec toi, d’écrire une histoire d’une bêtise aussi navrante. Tu peux donc être tranquille.

La Hampe mystérieuse a réuni tous les suf-