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venu me trouver. Je lui ai parlé de mon joli conte en trois actes et il s’est, malgré lui, emballé.

— Tournemine, si tu réussis à leur faire jouer… non, réciter… non, ânonner cette bluette, je te garde mon estime et j’assiste à la représentation.

— J’ai bon espoir. Du moment qu’il n’y a pas de servantes… Tu me diras qu’il y a une esclave, mais ce n’est pas du tout la même chose. D’ailleurs cette esclave est fameuse. Tu verras, cela marchera tout seul.

Hélas ! cela n’a point marché tout seul. Ma bluette a été refusée avec quelque hauteur. Il faut de la tenue, hé !

Anna Guitter aurait, paraît-il, fait l’esclave…

— Pas à ce point-là ! a dit maman Quitter ; changez ça ou bien ma fille ne jouera pas.

Il a fallu chercher autre chose. J’ai offert une grosse farce assez lestement rimée. Adoptée d’emblée. M. Michaud fait copier les rôles par ses élèves ; la distribution ne donne lieu, semble-t-il, à aucune jalousie ; nous allons commencer à répéter… Crac ! Joséphine Cailleton ne veut pas que Charles Forestier l’embrasse ; et même, pour qu’il n’y ait pas de jaloux, aucun jeune homme ne l’embrassera sur les planches. On essaye de donner le rôle à une autre, mais les autres, soudain, ne veulent rien savoir non plus. Personne ne les embrassera, c’est juré.

Pintades !