— Ah ! c’est une autre question ; c’est une tout autre question !
Elle rit d’un air faux que je ne lui connaissais pas. Moi qui la croyais sans méchanceté !
— Je ne peux pas vous dire, monsieur… Il faudrait que mon mari fût ici… il faudrait surtout consulter Josette elle-même.
— C’est mon avis, madame.
Enfin ! la voilà qui se lève.
— Josette !
Josette arrive sans se presser, l’air sérieux.
— Josette, je vous présente…
— Je connais monsieur…
Très sec…
— J’ai eu l’honneur, madame, de rencontrer Mlle Olivet chez Mme Bérion.
— Bien ! très bien ! Alors, arrangez-vous tous les deux ; faites votre demande, monsieur.
Ma demande ! Sapristi, c’est à peu près ça. Le sang me saute aux tempes et je m’embrouille.
— Je désirerais savoir, mademoiselle, si nous pouvons compter sur votre talent pour le concert… pour la représentation… pour les pauvres…
Ouf ! je suis tout de même bête quand je m’y mets ! N’importe ! elle a compris. Je n’ai pas du tout parlé de piano ; elle répond étourdiment, très rouge elle aussi :
— Cela demande réflexion… mon piano n’est pas accordé… Il faudrait aller à vos répétitions…