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moins commun, plus riche. Je ne l’ai pas retenu, mais enfin j’ai compris qu’il s’agissait d’une sorte de compote tout à fait remarquable, d’une marmelade de fruits distingués.

Je fais mine de me lever.

— Raison de plus, madame, pour ne pas quitter vos fourneaux. Vos confitures vont brûler…

— J’ai une aide.

— Ah ! vous avez une aide !

Voilà le pont. Je m’y engage, sans d’ailleurs éclairer la route.

— À propos, madame, vous m’avez parlé l’autre jour d’une réception organisée par la jeunesse de Lurgé…

— Au profit des pauvres.

— Au profit des pauvres, naturellement. Aujourd’hui, c’est moi qui suis délégué vers vous pour vous en parler à mon tour.

— Ah ! je vous le disais ! Ne vous avais-je pas prévenu que vous seriez chargé d’organiser la fête ?

— Patience, madame ! je ne suis pas du tout indispensable. Je me borne à inviter les gens de bonne volonté. Il y aura, vous le savez, un petit concert. Les voix ne manquent pas, ni les violons, mais nous n’avons pas de piano. Il nous faut, vous le pensez bien, un piano. Alors, je viens… c’est pour cela que je viens chez vous… Notez qu’il n’est pas question pour le moment de demander à la pia-