Page:Pérochon-Le Chemin de plaine.djvu/130

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

on ne veut pas se brouiller avec tous les adjoints… Mme Michaud a été indisposée et c’est moi qui suis allé au chef-lieu, à bicyclette, lui chercher des médicaments inconnus à Lurgé, des sels spéciaux pour des vapeurs spéciales aussi sans doute. Ce faisant, je l’ai tirée d’un mauvais pas.

C’est ainsi que commencent les grandes amitiés.

Mme Michaud m’a donc persuadé que je devais en cette occasion me mêler à la folle jeunesse. M. Michaud aura la peine ; moi j’aurai l’honneur. C’est tout profit.

— Sans compter que cela vous distraira, monsieur. (Elle aussi !) À votre âge, il ne faut pas s’anémier sur des études abstraites.

Des études abstraites ! merci, mon vieux cube !

Je n’ai pas montré à ces paroles une gaîté excessive, mais enfin je n’ai pas refusé mon concours. J’ai des amis musiciens, je les ai offerts ; comme il faut une pianiste, j’ai brutalement proposé Josette.

— Ne pensez-vous pas, madame, enrôler Mlle Olivet ? Elle est jeune, elle ne fait rien d’utile et elle tapote énergiquement, dit-on.

Mme Michaud n’a pas goûté ma proposition : Mme Olivet ne lui est pas sympathique et M. Olivet est plutôt dans l’opposition.

— Oh ! madame ! il est rallié. L’autre soir, Mme Olivet est allée voir Mme Godard en sortant de votre maison.