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neveux ; je lui ai parlé de mes promenades à bicyclette.

Elle m’a dit, à ce propos :

— À la bonne heure ! c’est indispensable à un jeune homme. Il faut des distractions et, ici, vous ne devez pas en avoir beaucoup.

Les dames s’inquiètent beaucoup des distractions des jeunes hommes ; un jour ou l’autre, je prendrai le temps de méditer sur ce phénomène.

Je lui ai répondu que je me contentais de peu.

— D’ailleurs, ai-je ajouté, je me crée des occupations.

Je tiens volontiers ce propos ; comme, d’autre part, mon gros livre impressionne mes visiteurs, tous mes collègues pensent que je prépare un examen. Ils ne savent pas lequel, mais ils sont persuadés que je travaille beaucoup, la philosophie principalement.

La ci-devant Mme Valine a été des premières à me prendre pour un philosophe. Elle donne encore dans cette erreur puisqu’elle m’a dit :

— Des occupations ! vous allez en avoir ; il vous faudra lâcher vos études… Ne vous occuperez-vous pas de cette soirée ?

— Plaît-il ? cette soirée ?

— Comment ! vous n’êtes pas au courant ? La jeunesse de Lurgé organise une petite représentation théâtrale suivie d’un concert. On fera certainement appel à votre bonne volonté.