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élèves ; j’en ai inventé un grand nombre, froidement, à tête reposée.

J’en ai pour tous les goûts : j’ai des mots d’enfants prodiges pour les mères orgueilleuses et j’ai des mots d’une vertigineuse naïveté, des mots de bébés amoureux de la lune pour les petites mamans puériles.

Et il n’y a pas à se tracasser de la vraisemblance : avec ces dames ça passe toujours, toujours !

— Ah oui ! il a des mots étonnants. Ainsi l’autre jour…

Une anecdote sérieuse pour Mme Bérion.

— Et encore : mais celui-ci, je ne sais pas si je dois bien le dire… Faut-il le dire, Dédé ?

Pauvre gosse ! est-ce qu’il peut savoir ? Rouge, souriant à faux, il roule des yeux effarés. Il ne lui vient pas à l’idée que je suis un effronté menteur ; ce concept simple lui est interdit et il a l’intelligence bouleversée.

Au fond, je lui rends service : plus tard il sera fier d’avoir prononcé de telles paroles.

Pour Mlle Josette, je conte une anecdote seconde catégorie.

— Comment, Dédé ! faut-il que tu sois sot !

Elle rit, elle rit…

Et moi, pour aviver ce magnifique éclat de jeunesse, j’offre une autre histoire, puis une autre encore. Lancé, je déballe toute ma pacotille.