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— Ça ne serait pas à faire ! André n’a pas de temps à perdre. Il a du chemin devant lui ; s’il ne prend pas son avance dès maintenant, quand arrivera-t-il ?

— C’est très juste, madame.

C’est très juste en effet : s’il flanque ses cahiers au feu ce n’est pas la peine de lui payer des leçons particulières.

La conversation prend par ma faute un mauvais tour ; à moi de donner un petit coup de guidon.

— L’avance qu’un enfant peut prendre dès ses premières années se retrouve toujours ; il en ressent les effets bienfaisants pendant toutes ses études. Quand Dédé sera lycéen, étudiant…

— Oh ! monsieur ! étudiant ! vous allez loin.

— Comment loin ! mais savez-vous qu’il a de l’étoffe ce petit bonhomme ! Il a des réflexions qui ne sont pas de son âge.

— Cela, c’est vrai ; ce n’est pas parce qu’il est mon fils… mais nous le disons, mon mari et moi : il pense trop pour son âge. Il a de ces mots…

Elle n’en pourrait pas citer ; elle n’a pas l’invention qu’il faut.

Moi, cela n’est pas pour m’embarrasser. J’ai, à l’usage des mères, toute une collection de mots d’enfants. J’en ai cueilli quelques-uns dans les mots de la fin de mon journal pédagogique, quelques autres, beaucoup plus rares, sur les lèvres de mes