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— Ça me va, monsieur Tournemine. Quand voulez-vous commencer ?

— Mais dès demain, si vous n’y voyez pas d’inconvénients.

J’ai alors ajouté d’un air détaché :

— Dites donc, à propos, ce mariage ? Vous ne m’en parlez pas !

— Quel mariage ?

— Allons, ne faites pas l’étonné… le mariage de M. Olivet donc ! vous devez être fier d’avoir une si jeune tante.

— Euh ! Euh ! oui, j’en suis fier ; nous autres, cela nous est égal d’ailleurs… nous n’avons rien à dire là-dessus.

Cette phrase est de sa femme. Sa femme lui a fait la leçon ; elle lui a dit :

— Si on te parle de ton oncle et de son mariage, tâche de tenir ta langue ; nous n’avons rien à dire là-dessus.

Et, docile, il envoie ces mots au nez des indiscrets. J’ai eu beau le retourner sur toutes ses faces, je n’ai eu de lui que cette formule définitive :

— Nous n’avons rien à dire là-dessus, nous autres…

Je n’ai rien su de Mlle Josette par son cousin.

En revanche, je viens d’avoir la révélation soudaine et complète que j’attendais.

J’étais tout à l’heure chez Mme Bérion dans le petit cabinet qui donne sur le jardin. Je venais d’at-