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petite recluse ! Je la plains comme si je n’avais que cela à faire.

Allons, Tournemine, tu deviens stupide, tout à fait. Ce n’est pas ta faute si elle doit gagner son pain ; ce n’est pas ta faute si elle est isolée au milieu des rustres ; est-ce toi qui signas sa nomination ?

Ce n’est pas ta faute non plus si elle n’est pas jolie.

20 octobre. — J’ai dans ma vie une jeune fille qui rit.

Hier, après quatre heures, M. Bérion est venu me demander si je pouvais continuer mes leçons à son fils. Je l’ai extrêmement bien reçu. Je lui ai démontré le grand intérêt de ces séances supplémentaires. Comme il abordait la question du prix, je lui ai dit :

— Pour que ces leçons fussent fructueuses, il les faudrait assez rapprochées ; il faudrait trois séances, oui, trois séances par semaine au lieu de deux. Et vous savez, je ne change pas de prix pour cela : je m’intéresse à cet enfant, moi… Donc, le mardi, le jeudi et le samedi… Ça vous va ? Vous offrirez une bouteille, par exemple, de temps en temps.

Je prends avec M. Bérion les allures désinvoltes et de mauvais goût qui le mettent à l’aise, lui, timide et gauche.