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Une avenante personne rondelette ; une tête ronde, aux cheveux grisonnants, des joues rondes et colorées, des mains… non ! de grasses menottes à fossettes… Surtout, de magnifiques yeux d’enfant, d’un bleu de source, des yeux tendres et rieurs, merveilleusement candides.

La raison voudrait que cette institutrice se débattît du matin au soir, dans son école surpeuplée, contre une bande d’enfants déchaînés. Eh bien ! ce n’est pas cela du tout ! Elle ne punit jamais et son école est la meilleure de la région.

Au fond de vos yeux, « petite mère », la clef de ce mystère.

Derrière elle, sur une chaise, elle a posé un filet gonflé de paquets : ce sera fête demain à l’école de Chantefoy.

La classe de Mlle Dubosc, de Courvoisin, est également réputée. Mlle Dubosc a les premiers prix au certificat d’études. Elle est haute, maigre, ascétique. Son regard est presque trop droit ; il me gêne. Je me revois petit garçon, pincé au retour d’une excursion buissonnière, ou bien conjuguant un verbe irrégulier aux quatre temps du subjonctif.

Il doit faire froid à Courvoisin !

Baron, un instituteur de trente ans, nouvellement nommé en commune, est le plus affairé, le plus dévoué des propagandistes. Il veut bien faire, il veut tout faire. Il écoute toutes les suggestions ; au moindre appel il est là !