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avec précautions et elle n’eût pas été complètement mienne avant de longs mois.

Bijard me l’a dit :

— La nouveauté, ça se paie et pourtant c’est risqué. Prenez celle-ci qui a fait ses preuves.

J’aurais eu répugnance, d’autre part, à prendre une machine par trop fatiguée, une de ces pauvres machines qu’on loue à l’heure pour des étapes urgentes et sans joie.

Or, celle que j’ai, quoique défraîchie, a peu roulé. Elle n’a servi qu’à un petit jeune homme qui est devenu poitrinaire à dix-huit ans. Comme la bicyclette lui était malsaine, ses parents ont vendu sa machine.

Bijard a fait là un bon coup et j’en profite ; j’en profite, c’est une chose entendue entre nous. Pour m’en faire profiter davantage, Bijard voulait changer le guidon, la selle, cinquante pièces. Je m’y suis opposé ; je n’ai profité que des retouches indispensables.

Je crois avoir une bonne machine. Je l’ai essayée hier soir, mais ici, à petite allure. (J’ai croisé devant la maison de M. Olivet, vainement d’ailleurs.) Je vais après déjeuner la soumettre à une épreuve sérieuse.

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J’ai couvert une douzaine de lieues. J’ai visité Trevins, Arçay, les Moulinettes. Me voici aux Pernières. Je vais saluer mes collègues que j’ai un peu négligés l’été passé.