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rection populaire. Et comment le système d’ordre et de modération qu’a suivi le Pouvoir depuis 1830 aurait-il pu être contraire au principe de cette révolution de 1830 puisque ce système n’était que la continuation douce et modérée d’une révolution douce et modérée ? Quant à l’extérieur, la France a gardé une attitude ferme et assurée, et lorsqu’elle a voulu défendre la Belgique, aucune puissance ne s’est avisée de la contredire, et par là s’est trouvée démentie l’accusation de pusillanimité que lui avait portée l’Opposition. Donc, pour la question d’ordre à l’intérieur, comme pour la question de paix à l’extérieur, c’est le système du Juste-Milieu qui s’est trouvé le plus logique et le plus conséquent avec la révolution de 1830.

Le malheur est qu’il y a des gens qui ne vivent que d’abstractions, qui ne voient jamais le fait en politique, c’est-à-dire ce qui a été commandé par les circonstances, ce qui a été imposé à la société, ce qui est le résultat propre de la nécessité. Il est bien facile de dire, en 1831 et en 1832, ce qu’il fallait faire en 1830 pour satisfaire à telle ou telle opinion, à tel ou tel système né depuis et bien après la révolution de 1830, système qu’on nous représente comme ayant été une des exigences de 1830. Ce qu’il faut examiner, c’est de savoir si ce qu’on nous donne aujourd’hui pour bon et nécessaire était faisable à cette époque. Remettons-nous donc en face des faits.