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ménagement, sans transition, sans aucune voie intermédiaire ; décomposer la société pour la remanier ensuite et la refaire sur de nouvelles bases ; suivre enfin le principe populaire jusqu’à ses dernières limites, sans s’inquiéter ni du passé, ni du present, ni de l’extérieur. On a appelé cela le système du mouvement, le système du progrès ; on a appelé cela les véritables conséquences de la révolution de Juillet.

L’autre système était celui-ci : On pouvait, en partant du fait même de la révolution de 1830, qui avait été si douce, si modérée, si généreuse, et à cause de cela, si unanime, on pouvait continuer ce fait et le développer dans un sens toujours modéré, toujours pur d’excès et de réactions. On pouvait, comme on fait aujourd’hui, pour les sciences physiques et morales, suivre la méthode d’expérience, c’est-à-dire, après avoir constaté l’état de la société au 29 Juillet, après avoir fait l’inventaire de la société au 29 Juillet, la prendre telle qu’elle était pour le fond, choisissant le bien, rejetant le mal, adaptant le présent au passé, mais sans reprendre cette société ab initio pour la refaire intégralement.

On pouvait, en d’autres termes, accepter le passé en respectant les faits, proclamer les droits acquis, sans révision et sans en rechercher l’origine, conserver et garantir toutes les existences, si ce n’était celles qui pourraient porter préjudice à la société, seulement modifiée ; suivre pas à pas, et