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CONCLUSION.


L’ordre a été troublé, une ville ensanglantée ; des citoyens ont été aux prises avec des citoyens. Quelle est la cause de ces malheurs ? Les lois avaient elles été violées ? et par qui ? Avait-on à reprocher au Pouvoir des mesures arbitraires ? et quelles mesures ? L’agression venait-elle du Pouvoir ? — Peut-être, a-t-on dit. — Mais alors, pourquoi ces bandes qui se trouvent armées tout d’un coup ? Pourquoi ces armes chargées ? Il y avait donc conspiration. Mais, dit-on encore, s’il y a eu insurrection, c’est au système que suit le Pouvoir qu’il faut l’attribuer. Le Pouvoir est responsable du désordre dont il est la cause. Quel est donc ce système assez coupable pour légitimer l’insurrection ? En quoi est-il coupable.

Après la révolution de 1830 on pouvait choisir entre deux routes bien différentes.

On pouvait rompre sans retour avec le passé, trancher dans le vif d’un seul coup, faire table rase avec toutes les institutions établies, nier tout, remettre tout en question, reviser tous les droits sans exception, renverser tout de fond en comble pour réédifier ensuite ; replacer la France en face d’elle-même, pour étudier ses besoins, pour remédier aux abus et créer des routes nouvelles ; substituer l’esprit nouveau à l’esprit ancien, sans