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aux triomphateurs, les metteurs en œuvre de cette sédition bigarrée travaillant, tous à l’abri, tous loin du danger, ne risquant rien d’eux et de leurs personnes, gardant leurs précieuses vies pour le bonheur de la France, attendant en sureté l’heure de la victoire, pour reparaître et s’asseoir au milieu des décombres ; ici des clubistes, entrepreneurs de propagandes, faiseurs, de proclamations et de manifestes, centurions de comédie, tribuns invisibles de l’impossible république ; là, gentilshommes et veneurs, publicistes de l’inquisition, éditeurs de la plus libérale des chartes, en 1832, fiers champions, combattant en Vendée, à Paris, écuyers de parade, guerriers d’antichambre, tous ligueurs introuvables ; tout cela se remuant, s’agitant, intrigaillant dans l’ombre et poussant des Français à s’entr’égorger, le tout pour le bonheur de la France.

Mais, pendant ces jours funestes, ensanglantés du sang français, les sincères amis de la liberté ont appris à connaître quels étaient leurs amis, quels étaient leurs ennemis : ils ont pu discerner le vrai du faux, le juste de l’injuste, et, pour tout Français qui veut le bien de son pays, drapeau blanc, drapeau rouge, fleurs de lis, bonnet de la liberté, tout cela signifie à tout jamais, anarchie, anarchie ; car la France ne veut plus aujourd’hui d’autre drapeau que celui de Jemmapes, d’autre emblême que celui de l’ordre et de la vraie liberté.

Arrière, donc, légitimistes, trois fois bannis,