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Vous avez dit, en 1831 : Le bill de réforme ne passera pas en Angleterre ; cela signifiait : Nous l’espérons bien, nous comptons qu’il en sera ainsi, car alors il y aura révolution en Angleterre et par suite en France. Mais les Anglais qui aiment leur pays et la liberté se sont entendus, et le bill est passé ; et ce ne fut pas un des moindres désappointemens de l’Opposition en 1832[1].

Vous avez dit, en 1831 : Le système du 13 mars ne peut durer long-temps ; et la maladie de Périer vous avait donné les plus grandes espérances, et sa mort vous mit au comble de la joie ; mais ce système dure encore aujourd’hui, malgré la mort de Périer.

Vous avez dit, en 1831 et en 1832, lorsque vous étiez à la tête des émeutes continuellement réprimées par les amis de l’ordre : Tout cela n’est pas sérieux ; mais le jour où il se tirera un coup de fusil, la monarchie est morte ; et vous avez lâchement fait tirer sur des Français, par vos enfans perdus ; et la monarchie est demeurée plus grande et plus forte que jamais.

Ce serait une tâche longue et pénible de rappeler tout ce qu’il y a de faux, de mensonger et de contradictoire dans les discours de ces hommes

  1. Le rejet du bill de réforme avait réjoui l’Opposition de France ; ce rejet était pour elle une espérance ; et le jour où lord Grey est rentré aux affaires, un membre influant de l’Opposition de France s’est écrié avec naïveté : nous voilà reculés de dix ans.