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Justice pour tous, et ordre à l’intérieur, tels étaient les principes de la politique de Guillaume, principes qu’on retrouve dans tous ses discours, soit dans le conseil, soit devant les Chambres[1]. Il rendit les plus grands services aux Anglais, car il apaisa les esprits, fit cesser les divisions, consolida le pouvoir monarchique, malgré les attaques continuelles du principe démocratique ; et ceux qui avaient le plus contesté son pouvoir, le regretèrent après sa mort, forcés de reconnaître que ce prince avait été utile à son pays.

Or, la monarchie de 1830 se trouvait placée dans les mêmes circonstances que la monarchie de 1689[2]. Après une révolution qui avait eu pour cause les abus du pouvoir royal, il fallait éviter les excès du pouvoir populaire, sous peine de voir le principe monarchique absorbé par le principe démocratique. Le parti à prendre en 1830 était

  1. Voyez entre autres le discours qu’il prononça peu de temps avant sa mort, au parlement.
    (Smolett.Tom. XVI, liv. 8, chap. vi, p. 380.)
  2. On pourrait faire cette objection : que Guillaume III fut un prince guerrier.

    Mais nous répondrons, 1o que l’esprit, de guerre était l’esprit général du XVIIe siècles ; 2o que la guerre n’était pas une question de vie et de mort pour l’Angleterre, qui n’a jamais à craindre l’invasion. Ainsi l’objection n’affaiblit en rien la similitude que nous avons cherché à établir entre le système que nous soutenons aujourd’hui et le système d’ordre et de modération à l’intérieur, qui fut toujours le caractère du gouvernement de Guillaume III.