Page:Pépin - Les barricades en 1832.djvu/52

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cause perdue et désespérée ; mais il mécontenta les whigs, qui ne cessaient de demander des concessions, que rien ne pouvait satisfaire, et qui accusaient le roi de ne rien faire pour le parti du peuple[1] ; et, d’un autre côté, les torys ne pouvant pardonner à ce roi d’être roi par la volonté du peuple, saisissaient toutes les occasions de soulever contre lui le mécontentement de leurs adversaires.

En lisant cette histoire de 1689, on y voit une grande ressemblance, pour le fond, avec l’histoire de la monarchie de 1830.

Jacques II méprisé universellement[2] et expulsé[3] ; le prince d’Orange appelé au trône ; une monarchie élective ; un prétendant mineur ; le pouvoir royal contesté par ceux mêmes qui l’avaient

  1. Un parti toujours animé de cet esprit d’inquiétude et de contradiction, qu’aucun sacrifice ne pourrait satisfaire.
    (Smolett. Tom. XVI. liv. 8, chap vi, pag. 242.)

    Il est à remarquer que l’historien qui parle est un, démocrate.
  2. Énervé par une dévotion exagérée, il se montra peu affecté de la perte de son royaume : une piété mal entendue absorbait toutes ses facultés. Il passait son temps à tenir des conférences avec des Jésuites sur la religion, et, pendant que le Pape le comblait d’indulgences, les Romains l’insultaient par leurs pasquinades. Enfin, il devint même pour les Français un objet de raillerie et de ridicule : « C’est un homme bien piteux, dit l’archevêque de Rheims, qui a sacrifié trois couronnes pour une messe. »
    (Smolett. Tom. XV, liv. 8, chap. i, pag. 74.)
  3. La chambre des communes vota que, Jacques ayant fait ses