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Alors, autour de lui se réunirent tous ceux qui étaient las de guerres civiles et qui avaient soif de repos. Ils formèrent un troisième parti, qui se composait des Huguenots politiques, c’est-à-dire modérés, des Catholiques politiques, c’est-à-dire modérés ; on l’appela le parti des Politiques. Henri s’étant mis à la tête de ce parti, triompha de la Ligue, rétablit les affaires de France, et maintint jusqu’à sa mort la paix au dedans et à l’extérieur.

Or, ne peut-on pas faire ici un rapprochement ?

Ce parti des politiques, c’est-à-dire des modérés, voulant la réunion des partis, et à cause de cela, en but à la haine des exaltés des autres partis ; les Huguenots d’une part, accusant le Roi de ne rien faire pour eux ; les Catholiques d’autre part, ne voulant pas reconnaître ce Roi huguenot ; tous ligués contre le Roi, sous prétexte du bien public[1] ; qu’est-ce autre chose que les modérés de 1832 et les exaltés de 1832.

Ces politiques de 1589 ne voulant plus de guerre, et se serrant autour du Roi, qu’ils regardaient comme la seule garantie de bonheur pour la France, qu’est-ce autre chose que les constitutionnels croyant la paix nécessaire en 1832, et

  1. En vistes vous jamais d’autres, de ceux qui ont aspiré à la domination tyrannique sur le peuple, qui n’ayent tousjours pris quelque tiltre spécieux de bien public ? Et toutesfois, leur intérest particulier a marché devant.
    (Satyre Ménippée. Harangue de M. D’Aubray, p. 185.)