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il a voulu, avec intelligence, ce que la société voulait d’une manière obscure, il a éclairci et dirigé la pensée de la société. Et il est évident que, malgré toute la force de Périer, malgré toute la puissance de son talent, si sa pensée n’eût été qu’une pensée individuelle, si les gardes nationaux ne l’eussent pas secondé, en soutenant de leurs baïonnettes et contre l’anarchie dans les rues ce qu’il proclamait à la tribune et en face des nations, le système du 13 mars n’aurait pas même duré jusqu’en 1832.

En résumé, ce qu’on appelle le système du 13 mars, n’est point un système individuel, puisqu’il est renonciation, la manifestation d’une manière d’être de la société ; ce n’est donc pas non plus le système du 13 mars plus que du 7 août, puisque la société était au 13 mars ce qu’elle était au 7 août[1], mais c’est la mise en action de la pensée de la société, c’est le besoin formulé de tout un peuple.

La lutte continuelle du Juste-Milieu et de l’Opposition, c’est la lutte de ces deux principes, la paix et la guerre. La paix au-dedans et à l’extérieur, c’est-à-dire l’ordre ; la guerre au-dedans et à l’extérieur, c’est-à-dire la désorganisation.

Et si, en dernière analyse, la majorité, c’est-à-dire les Chambres, la garde nationale et l’ar-

  1. Plus, la connaissance de certaines choses, et le dégoût pour certains hommes.