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obscure de la France ; il développa, il féconda cette volonté à laquelle il s’associa merveilleusement, en sachant imprimer son énergique personalité à l’esprit général, il nous donna la gloire, et il est certain qu’à cette époque l’esprit de conquête était le besoin de la nation.

Plus tard nous fûmes las de la guerre, et en 1815, ce fut moins l’invasion, que le dégoût des Français pour la guerre, qui fit tomber Napoléon.

Après avoir voulu la gloire, nous voulûmes la liberté, et, comme Napoléon avait seul persisté avec l’esprit guerrier, qui n’était plus partagé par la majorité, Napoléon et son génie disparurent pour faire place à l’esprit de liberté.

Les princes que l’invasion nous avait imposés, tombèrent précisément pour avoir méconnu cet esprit.

Or, après la révolution de Juillet 1830, nous avions la liberté, la liberté la plus large qu’un peuple puisse désirer, s’il aime franchement la liberté. Un prince que la France avait choisi par un élan universel et spontané, un prince que nous avions vu toujours attaché à nos institutions, était la meilleure des garanties pour le maintien de cette liberté. Que manquait-il donc à la France pour être heureuse après le mois de juillet 1830.

Il faut le dire, la révolution de Juillet, quelqu’admirable qu’elle soit, quelque pure qu’elle se soit montrée d’excès et de désordres, avait été si brusque et si imprévue, on avait si peu cru à la