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tenir à priori et sans un mûr examen, car ce qui est personnel est variable, et ce qui était bon hier peut être fort mauvais demain, si l’homme n’est plus là pour vivifier la pensée qui lui est personnelle.

L’empire de Charlemagne dépérit aux mains de ses successeurs, son système s’écroula, car c’était le système d’un seul homme. Richelieu étant mort, la France fut livrée aux dissentions et au chaos, parce que son système, qui avait maintenu l’équilibre pendant assez long-temps, n’avait d’existence qu’avec Richelieu et par Richelieu.

Mais le système du 13 mars, qui dure encore malgré la maladie et la mort de Périer, soutenu énergiquement en 1832 par la garde nationale tout entière, c’est-à-dire par le peuple, pouvait-il appartenir à Périer seulement ?

En politique, l’homme supérieur, est peut-être celui qui a le plus de l’esprit général de son siècle ; c’est celui qui possède le mieux la faculté de résumer les volontés individuelles et les besoins de tous, sachant les diriger vers un centre d’action, c’est le metteur en œuvre de la pensée qui se trouve être le plus universelle.

Ainsi, quand Napoléon vint, la France était lasse de la république et de toutes ces assemblées qui se succédaient de plus en plus faibles, de plus en plus méprisées. Une pensée était alors au cœur de tous les Français, c’était la haine de l’étranger, le besoin d’énergie ; Napoléon comprit la volonté