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avant qu’on ne les accusât, ne croyez pas que nous soyons coupables des excès des 5 et 6 juin.

Ainsi les bons pères de la Société de Jésus, qui enseignaient à leurs élèves qu’on pouvait tuer les rois pour le bien de la religion, ainsi les dignes prêtres qui endoctrinaient Jean Châtel et Ravaillac, soutenaient aussi qu’ils n’étaient pas coupables, et on n’avait jamais la preuve matérielle de leurs crimes, et on ne trouvait jamais les traces de leur culpabilité.

Vous n’avez pas distribué les armes, ni affilé les poignards, ni préparé les cartouches ; vous n’avez pas forcé les postes, ni dépavé des rues, ni élevé les Barricades, peut-être.

Ce n’est pas vous, qui le matin du convoi, donniez le mot d’ordre en faisant passer de main en main le portrait du grand Robespierre ; ce n’est pas vous qui portiez la bannière de la république ; vous n’étiez pas coiffés du bonnet rouge ; vous n’avez pas poussé des vociférations anarchiques et des cris de mort. Peut-être n’est-ce pas vous qui avez assassiné les citoyens, qui tiriez des coups de fusil du haut des fenêtres ou derrière les Barricades ; de même que les bons pères de la Société de Jésus ne donnaient pas non plus des coups de poignards, ne se chargeaient pas non plus d’administrer le poison, d’assassiner leurs ennemis ; mais ils faisaient assassiner, mais ils instruisaient les assassins.