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fuyent sans combattre, et ils prétendent encore nous effrayer en nous parlant des masses qu’ils peuvent remuer quand ils voudront. Charlatans qui ne font plus peur même aux enfans, tyrans sans puissance, fats se disant populaires, et disposant de peu, si ce n’était quelques insensés ou quelques bandes sans aveu qui sont toujours à tout le monde.

Ces journées, des 5 et 6 juin, cette boucherie froidement calculée, ces expériences tentées, ces essais respectifs des forces de chaque parti, voilà ce que nous promettaient les ligueurs de gauche et de droite, si audacieux lorsqu’on les ménage, si insolens lorsqu’on, les oublie parcequ’on les méprise, si humbles, si rapetissés lorsqu’on fait mine de leur imposer silence.

Ceux ci se donnent pour dévorés du saint amour de la liberté, et ils compromettent chaque jour, ils violent chaque jour la liberté, et quand vient l’heure de l’épreuve et du dévoûment, ils n’ont plus une goutte de sang à verser pour ce qu’ils nomment la liberté.

Ceux-là se disent les défenseurs du trône, légitime, et ils ont laissé reconduire leurs princes légitimes jusqu’à la frontière, sans faire la moindre résistance, sans brûler une amorce : ils ont juré de combattre pour amener le retour de leurs princes légitimes, et c’est dans les caves de leurs châteaux qu’il faut que nos soldats aillent chercher ces braves.