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ciel et terre, qui menacent la France de leur vaillante épée, on ne les voit jamais, on ne les rencontre jamais, on les trouve seulement par hasard, et cachés ; et cependant ceux qu’ils ont soulevés sont des Français, qui vont à la mort pour eux, et leurs adversaires sont aussi des Français qui vont à la mort à cause d’eux.

C’était donc une cruauté bien inutile que cette levée de boucliers en 1832 ; c’était du sang versé en pure perte ; c’était une sanglante parodie du drame de la Vendée.

En 93, quand les hommes enthousiastes qui les premiers, avaient proclamé l’indépendance de leur patrie[1], qui avaient juré de mourir pour la république, à laquelle ils croyaient, quand ces hommes devenaient à leur tour victimes des partis qui les avaient dépassés, lorsque la Gironde était dévorée par la Montagne lorsqu’on faisait, après le 31 mai, la Terreur contre les modérés de la république, comme on avait fait après le 10 août, la république contre les constitutionnels, ils ne reculaient pas devant les conséquences logiques des principes qu’ils avaient proclamés, ils ne se cachaient pas, ils ne fuyaient ni devant les ennemis extérieurs, ni devant les ennemis intérieurs, ni devant les puissances alliées, ni devant les hordes des sans-culottes ; ils ne travaillaient pas dans l’ombre à ourdir des conspirations, mais ils de-

  1. Vergniaud, Gensonné, Ducos, Fonfrede, etc.