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où vous arriverez au pouvoir, objet de tant de Flatteries, de tant de mensonges, de tant d’hypocrisie, vous demanderez compte à ce peuple de votre popularité ; vous verrez ce qu’il aura fait de votre popularité.

Le général Lamarque est mort populaire ! mais c’est qu’il ne fut jamais au pouvoir, car, là où commence le pouvoir, là finit ce que le vulgaire nomme la popularité.

C’est qu’il y a deux popularités. L’une qui ne s’acquiert et ne se conserve que par une résistance opiniâtre et de tous les momens au pouvoir, quel qu’il soit, et par cela seul qu’il est pouvoir ; l’autre, qui s’appuie sur l’assentiment de tous les esprits sages et éclairés, amis de ce qui est beau et vraiment digne de notre estime, et Périer aussi-bien que Foy, dut toujours compter sur celle-là. Le concours immense des bons citoyens à ses funérailles, fut un hommage rendu à son patriotisme, et sa place était marquée d’avance à côté de Foy le patriote pur, le grand citoyen.

Mais, à ces funérailles paisibles, à ce cortége qui s’était écoulé avec ordre, et dans le recueillement, la faction voulut opposer d’autres funérailles, qu’elle appela populaires, c’est-à-dire désordonnées, séditieuses, anarchiques ; et en vérité la différence était grande ; en vérité le contraste était immense et on pouvait le prévoir à l’inspection du cortége.

Alors, comme à d’autres époques de gaîté et de