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toujours attaché de cœur et d’esprit aux institutions de 1830 ? Et, malgré les injures quotidiennes dont on payait tant de services, cette voix éloquente que nous n’entendrons plus laissa-t-elle jamais échapper une parole contraire aux principes qu’il avait soutenus avant et après la révolution de Juillet ?

Qui donc avait changé, de Périer ou bien de l’Opposition ?

Un mot explique tout cela. Il était au pouvoir.

Il est vrai que le jour où il accepta la tâche pénible de diriger les affaires, alors que l’Opposition reculait devant ce lourd fardeau, sentant son incapacité, la fortune publique était en péril, le crédit presque nul, la banqueroute imminente, la guerre probable, les bons effrayés et découragés, les méchans poussant au mal de toutes parts et de mille manières, et la France dégoûtée des hommes et des choses ; il est vrai qu’il consolida le crédit public par sa volonté ferme et par son activité ; il est vrai qu’il remit l’espérance au cœur de tous les amis de l’ordre. ; il est vrai qu’en somme il rétablit les affaires de la France ; mais il était homme du pouvoir.

Il est vrai qu’en acceptant le pouvoir il promit à la France de forcer le monde à rendre hommage au principe de Juillet, et il tint parole ; il est vrai qu’il promit encore à la France de forcer le monde à reconnaître l’indépendance de la Belgique, et il tint parole ; il est vrai qu’il promit la