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Réponse à Tolstoï

Du mont Zion au mont des Oliviers, de la porte Sainte-Etienne à la porte de Damas, par la voie douloureuse et le dédale du Saint Sépulchre, ils vont, butant aux murs et aux gens, d’un pas somnambulique, les mains crispées sur un chapelet, la tête rejetée en arrière, les yeux débordants de vision, malades, déguenillés, sordides mais sublimes, les pèlerins russes.

Rien n’arrête leur cortège extasié, ne trouble leur ardeur ; ils ne voient ni leurs prêtres odieux ou ridicules, ni les brigands qui pullulent dans la ville sainte, vendeurs de reliques et d’indulgences, pouillerie sans nom qui grouille sur la place du Calvaire,