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NOTE

« Tristan » est Texpression complète de Tart wagnërien : il réalise intégralement la conception du maître. La poésie et la musique pour la première, ne forment qu’une seule expression, c’est l’Art androgyne, Tartsupréme, le grand œuvre.

Techniquement, les thèmes caractërisM<|ues soutiennent l’œuvre* C’est d’après Hans von Wolzogen, disciple de Wagner, et le meilleur truchement analytique de ses partitions qu’on peut les énumérer.

D’abord le thème du désir, toujours suivi de celui du philtre de mort ; celui de l’Océan ; la colère d’Iseult, la gloire de Tristan, l’impatience d’Iseult, la passion de Tiistan, la joie d’amour, la nuit d’amour, l’extase, l’amour dans la mort, la douleur de Marke, l’angoisse de Tristan, le motif de Kurwenal, le mystère de la mort. La phrase*mère qui désigne le couple des amants unis est formée d’une chromatique descendante et d’une chromatique ascendante, cette dernière exprimant Iseulf. 11 s’en faut que le musicien le plus conscient de son art soit l’esthète le plus intelligent de l’œuvre. A part la chanson du mousse, les cris de l’équipage, la chasse et le chant du pâtre ; c’est de paroles qu’est faite la partie vocale et non de chant.

En suivant Schopenhauer, Wagner s’est égaré ; il a prétendu que la musique était d’essence métaphysique : il faudrait alors sortir le mot de sa véritable acception. La musique est l’art intermédiaire entre celui des formes et celui des^ idées ; il exprime ce qui n’est ni contingent ni