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l’androgyne

cient des occasions prochaines, Peut-être de fierté, Peut-être de souillure ; escolier écoutant les voix de l’insomnie, mauvais garçon ou clerc, et futur chevalier de Malte ou des meschines ! Los à toi !

Jeune fille aux courts cheveux et presque jouvenceau, dont le cœur n’est pas orienté, bouton encor fermé des floraisons charnelles, Peut-être de péché, Peut-être de vertu, bachelette épelant la vie dans la chanson du vent, truande ou damoiselle et bientôt consacrée à Marie ou Vénus. Los à toi !

III

Puceau, prestige incomparable, seule grâce plénière, délicieux inédit, poëme réticant ; sur le vélin du cœur, pas un nom ne s’inscrit ; sur le vélin du corps, pas une trace rose ; chair qui n’a pas faibli, esprit encor planant, alabester d’où rien ne s’évagore. Los à toi !

Pucelle, diamant impérial parmi toutes les gemmes de la féminité, ornement qui défie en sa comparaison les célestes couronnes : tes membres précieux ignorent toute étreinte et tes nerfs n’ont subi, cordes sentimenlales, aucun doigt dissonant, viole où l’harmonie dort entière, clavecin de silence. Los à toi !

IV

Homme qui charmes et demain œuvreras, Seigfried qui s’ignore, Chérubin s’éveillant et page d’aujourd’hui,