que la plupart des chevaliers et des troubadours étaient mariés.
Rossetti consacra cinq volumes à son Mystère de l’amour platonique au Moyen Âge ; nul ne réduira un tel sujet à quelques pages. L’amour sexuel n’a jamais pu devenir une religion avec des rites, une hiérarchie, des missionnaires et des martyrs. La dame des troubadours est la doctrine ; lorsqu’elle porte un nom de lieu elle est dame diocèse, dame-paroisse, dame-loge. On comprend ainsi ces troubadours plus amoureux à quatre-vingt-un ans, et que la profession d’orthodoxie romaine (mariage) n’empêche pas l’affiliation (l’amour) ; enfin qu’une dame-loge peut avoir deux adorateurs (pasteurs) et qu’un adorateur (pasteur) peut desservir deux dames-paroisses.
Ces rimeurs, ces viveurs, ces passionnés amants vivant en grand soulas, allant de châteaux en châteaux, sont des hommes austères que l’indignité cléricale