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ne viennent point tant du gouvernement, surtout de celui que nous avons failli avoir, que d’un sous-entourage, d’un gouvernement occulte, qui travaille en-dessous, d’un sous-personnel d’intrigue et de bassesses que tout le monde nomme.

Dans l’ordre du scandale individuel et de l’individuelle apostasie, l’Église ne répond aujourd’hui que par la politique de Néarque. Nous le voyons par la réponse qu’elle fait à tous ces scandales artificiels. Nous l’avons vu éminemment par la réponse qu’elle a faite au dernier ou à l’avant-dernier de ces scandales, en attendant le prochain, qui fut aussi le plus retentissant. Loin de procéder par anathèmes et retentissantes excommunications, qui eussent été des réponses homothétiques, égales ou équivalentes en scandale, qui étaient peut-être de son devoir, il est évident au contraire que l’on a immédiatement négocié, payé sans doute, car on a immédiatement obtenu ce résultat singulier, on est arrivé immédiatement à ce résultat singulier, commode pour tout, et pour tout le monde, et aussi, comme il fallait, pour la curiosité, de la foule, de tout le monde, pour la frivolité, pour la curiosité du scandale, mais enfin commode pour tout excepté, comme par hasard, pour la seule démagogie, anticatholique, même anticléricale, à ce résultat singulier que les mémoires d’un scandale formèrent un récit tout particulièrement édifiant, un feuilleton généralement écrit dans un langage pieux.

Ainsi tout le monde, sauf eux, y trouvait son compte. Il y avait bien journalisme, feuilleton, reportage, interview, témoignages, et confessions sensationnelles. Mais tout cela était pieux, très exactement édifiant, la faute et le repentir, le péché puis la contrition, le désolement