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La politique religieuse. La peur de la persécution :

Je ne puis déguiser que j’ai peine à vous suivre.
Sous l’horreur des tourments je crains de succomber.

Rien ne paraît singulier, quand on s’y arrête, comme ce mélange de la politique et du religieux. Mais il faut bien vivre. Et les acteurs de ces drames divins sont des hommes. La modestie ; argument de psychologie, ordinaire, et de morale, et de moralité, usagère, journalière, très profond, très frappant, atteignant loin ; le célèbre argument de la modestie et de l’humilité contre l’orgueil ; des devoirs ordinaires, des devoirs de famille, ordinaires, et comme séculiers, des devoirs d’état contre les devoirs extraordinaires ou d’élection :

Qui n’appréhende rien présume trop de soi.

La théologie ; argument culminant, particulièrement bien situé, à la culmination du débat :

Dieu même a craint la mort.

Pour l’effacement du scandale au moins individuel au moins moderne l’Église aujourd’hui ne procède plus que par la politique de Néarque. Nous le voyons par tous ces scandales qu’on lui fait, par tous ces scandales machinés, truqués, qu’on lui veut jeter dans les jambes, que l’on réussit quelquefois à lui jeter dans les jambes, qu’une presse démagogique et un sous-gouvernement non moins démagogique et astucieux et facétieux veut lui jeter sur le chemin de sa destination.

Agrémentés de quelques semis de véritables escrocs.

Je dis sous-gouvernement parce que tout le monde sait que toutes ces machinations grossières de scandales