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vite tout de même ! Ces zigues d’attaque qui, il y a six ans, étaient agonisés de sottises, traînés dans la boue, traités de monstres, sont aujourd’hui reconnus les victimes des férocités bourgeoises… Et par quoi ? Par le populo ? Si ce n’était que lui… Mais non ! Ce sont les gouvernants eux-mêmes qui gueulent leur crime et s’en lavent les mains en remettant les survivants en liberté !

Ah, mon pauvre fiston, les cléricalards font de leurs épates avec les persécutions que subirent leurs apôtres et leurs disciples. Eh bien, comme héroïsme et comme quantité, les martyrs chrétiens sont dégottés ! Les anarchos qui sont tombés dans la lutte ont été aussi au dessus des chrétiens, que la tour Eiffel est au-dessus des taupinières. C’est d’autant plus chouette que les gas n’étaient que des hommes, tandis que les ratichons racontent que leurs martyrs avaient Dieu dans leur manche ; en plus, les types croyaient que leurs souffrances leur vaudraient des chiées de bonheur dans le ciel, tandis que les anarchos savaient qu’après la mort, c’est fini… bien fini !